L’étude ETIOSARC a été initiée suite au constat du manque de connaissances des sarcomes et plus particulièrement de leurs causes.
Les sarcomes sont des tumeurs rares qui se développent à partir des cellules du
Même s’ils représentent moins de 1% des cancers de l’adulte, les sarcomes sont l’une des tumeurs les plus fréquentes chez les jeunes adultes.Les sarcomes touchent surtout les tissus mous (muscles, graisses, vaisseaux sanguins…) mais aussi les viscères (tube digestif, utérus) et les os et peuvent donc se développer dans presque tout le corps (tronc, tête, cou, membres inférieurs…).
De plus, les sarcomes constituent un groupe hétérogène avec de multiples et complexes types histologiques (plus de 80 sous-types histologiques comme en témoigne la dernière classification de l’Organisation Mondiale de la Santé de 2013).
En dehors de quelques agents chimiques particuliers (chlorure de vinyle, dioxines), des radiations ionisantes (les rayons X de faible énergie utilisés en radiologie conventionnelle par exemple), et de certaines prédispositions génétiques, la littérature scientifique portant sur l’identification de facteurs de risques des sarcomes est pauvre et souvent contradictoire. En effet, les nombreux types histologiques, le grand nombre de sites anatomiques, le faible nombre de cas et la très grande difficulté diagnostique de ces tumeurs rendent l’étude des causes de ce cancer très difficile.
En France la prise en charge clinique et anatomopathologique des patients atteints de sarcomes est organisée autour de 3 réseaux (NetSarc, ResOs et RRePS) et elle est de bonne qualité grâce à une vérification systématique du diagnostic. De plus, il y a une surveillance de tous les cas de cancer et donc indirectement de sarcomes au niveau départemental grâce à l’organisation du réseau des registres des cancers FRANCIM qui coordonne les 1 registres généraux des cancers et les 11 registres spécifiques.
La France offre donc un cadre très favorable pour mettre en place une étude cas-témoins portant sur l’étiologie environnementale des sarcomes de l’adulte avec un accès facilité aux cas et une relecture systématique du diagnostic et donc la possibilité de recueillir un nombre de cas importants pour réaliser des analyses pas sous-types histologique.
En épidémiologie, les deux types d’études les plus courants sont l’étude de cohorte et l’étude cas témoins.
Une étude de cohorte consiste à comparer deux groupes de sujets, non porteurs de la maladie étudiée, l’un exposé et l’autre non exposé à la caractéristique étudiée (par exemple le tabac). Ces deux groupes de sujets sont ensuite suivi dans le temps pour étudier la survenue de la maladie étudiée (par exemple le cancer du poumon).
Une étude cas-témoins consiste à comparer un groupe de personnes atteintes de la maladie étudiée (les cas) avec un groupe de personnes saines de cette maladie (les témoins) en termes d’exposition, d’habitude de vie….
Dans le contexte du sarcome qui est une maladie rare, l’étude cas-témoin est le schéma à privilégier car elle permet de déterminer à l’avance le nombre de cas et de témoins nécessaires pour l’étude contrairement à une étude de cohorte où le nombre de cas peut être assez faible. De plus, dans le cadre de cancer, le délai est souvent important entre l’exposition et la maladie, l’étude cas-témoin étant rétrospective, permet de recueillir des informations anciennes sur les sujets.